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 Internet ne vous oubliera pas

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MessageSujet: Internet ne vous oubliera pas   Internet ne vous oubliera pas EmptyJeu 14 Déc - 11:30

Internet ne vous oubliera pas

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La nouvelle génération de sites pousse les internautes à échanger, dialoguer, publier en toute convivialité. Attention au contrôle d’identité.

par Frédérique Roussel

mardi 5 décembre 2006 (9 réactions)

Avec le succès de l’internet et de sa vague 2.0, l’internaute est de plus en plus sollicité. A acheter, à donner son point de vue, à voter, à ouvrir son propre espace personnel. Il peut ainsi ouvrir son blog, publier ses photos sur Flickr, ses vidéos sur Dailymotion, ses liens sur del.icio.us, vendre ses timbres sur eBay, voter pour des livres sur Amazon, avoir un mail sur Gmail… L’orientation de cet internet-là d’allure conviviale et philantropique (toujours plus d’espaces d’expression et toujours plus de partage) vise le bien-être de l’utilisateur. Au passage, ses données personnelles sont attrapées, stockées (parfois pendant des dizaines d’années par les moteurs, voir article) par cette myriade de sociétés web. Du coup, par ricochet, le concept d’identité numérique —quels éléments de mon identité je laisse dans mon sillage virtuel—, revient de plus belle. « C’est la problématique des prochaines années », estime Fred Cavazza, consultant internet à Paris. Il existe tellement de services aujourd’hui, qu’il est possible de laisser des traces partout. » Des traces dont on ne sait pas à quoi elles vont servir demain et qui pourraient, à terme, être monnayées. « Les impératifs de profitabilité ou d’ergonomie éclipsent bien souvent celui de sécurité, au grand bonheur des pirates et des fraudeurs informatiques », constate ainsi Benoît Dupont, de la chaire de sécurité, identité et technologie. (voir interview)

La multiplication de ces services qui racole l’internaute a donné l’idée à Fred Cavazza de modéliser cette identité numérique. Il la représente sous la forme d’un puzzle de différentes facettes, qui va de l’expression à la consommation en passant par la connaissance et les avatars. « Gérer son identité numérique veut dire surveiller l’utilisation de chacune de ces bribes d’information », estime-t-il. Car cet émiettement apparaît incontrôlable, et les données semées ça et là peuvent rester des années voire être utilisées commercialement. Rien de très généreux. C’est ce que Karl Dubost, qui travaille au W3C, qualifie d’esclavage 2.0. En mars, ce photographe amateur à ses heures perdues a décidé de fermer son compte sur Flickr, le service de partage de photos. « Toutes les entreprises du Web 2.0 sont là pour faire du commerce, pour exploiter vos données personnelles afin de les faire fructifier, parfois même en vous faisant payer. (…) Utiliser les concepts de liberté, de créativité, de beaux sentiments, de communautés pour mieux vous abuser, pour mieux pomper tout ce qui fait de vous un consommateur bien identifié est une arnaque. » La critique vise l’utilisation des données personnelles de façon silencieuse, sans le signifier clairement à l’internaute. « Ce que dit Karl Dubost, c’est que la gratuité ne peut pas se faire à n’importe quel prix », résume Jean-Marc Manach, journaliste à Internet Actu. Ce spécialiste de sécurité informatique et de guerre de l’information met en garde sur la destinée de ces sociétés gourmandes :« Le modèle économique de toutes ces sociétés est encore incertain. Que vont-ils faire des données personnelles si elles ne sont pas recapitalisées ? Vendre leurs bases de données aux enchères ? »

Du coup, peut-être faut-il réfléchir avant de se mettre en avant sur le web. « J’utilise toujours le même identifiant et je fais attention à ce que je dis », explique Fred Cavazza, qui conseille de verrouiller son identité professionnelle et de prendre un pseudo pour baptiser son double virtuel sur Myspace, afin de bien cloisonner les deux. Qui sait comment, dans cinq ans, seront interprétées les phrases déposées aujourd’hui dans le feu de l’action sur un forum, les états d’âme lâchés sur son skyblog ou les photos de fête mises en ligne à destination des proches… « Il est de plus en plus courant de googler une personne pour connaître son parcours, ses idées, ses loisirs, sa personnalité... que ce soit un futur collaborateur, partenaire, fournisseur, client..., remarque Sylvain Briant, directeur d’une agence de blog d’entreprise. Il est donc très important (dans une carrière) d’être visible sur Internet et de contrôler son image, les informations qui circulent... »

Pour éviter que des recherches futures atterrissent sur des pans de passé qu’on l’on préfèrerait oublié, il vaut mieux préméditer le profil de soi-même qu’on souhaite voir exploiter (ou recourir à des nettoyeurs de réputation, voir article). Avec le web 2.0, on a maintenant le concept d’identité 2.0, où l’individu est l’émetteur de sa propre identité. Ainsi d’OpenID, un mécanisme d’authentification : l’utilisateur crée un compte sur le site MyOpenID, avec les spécifications qu’il souhaite et il lui est ensuite attribué une URL qui lui servira d’unique référent. L’identité d’une personne devient une URL. « Pourquoi même ne pas mettre sur un blog ce que vous souhaitez donner comme identifications personnelles, propose Tariq Krim, de Netvibes. Le service auquel vous vous abonnez va ensuite aller chercher les informations que vous avez décidé d’y mettre. » Fini alors le morcellement de soi dans le labyrinthe du net.

DOSSIER WEB2.0 : GARES à VOS TRACES
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MessageSujet: Re: Internet ne vous oubliera pas   Internet ne vous oubliera pas EmptyDim 14 Jan - 13:02

Web 2.0 : gare à vos traces !

Société
par Zerth
jeudi 11 janvier 2007

Carlo Revelli voyait dans le journalisme citoyen et donc plus largement dans le Web 2.0 un cinquième pouvoir. Un cinquième pouvoir bien fragile, qui met en branle bien des certitudes et qui bouscule nombre d’acquis dont le plus fondamental, la liberté.

La nouvelle génération d’Internet nous a permis d’ouvrir la Toile à plus de convivialité, d’échanges, de participation. Un véritable phénomène en soi ! En effet, chacun a son forum de prédilection ou aime à visiter régulièrement les sites de partage d’images ou de vidéos. Avec les blogs, France en tête, l’internaute s’est découvert une absence de limite à l’échange et est poussé constamment à publier, à faire part de ses sentiments, de ses déboires, etc. Il est tout autant sollicité par les sites d’enchères, d’achat, à faire part de son opinion.

Nous nous réjouissons de cet Internet-là, qui a une allure conviviale et philanthropique avec toujours plus d’espaces d’expression et toujours plus de partage, dont on est persuadé qu’il vise notre bien-être. Cependant, au gré des passages de l’internaute, nos informations personnelles sont récupérées et stockées par la myriade de sociétés Internet auxquelles nous rendons visite, au point qu’avec l’ensemble des informations laissées, on peut facilement reconstruire notre profil et nous identifier sans aucun souci. Notre identité numérique s’étoffe de plus belle. Nous laissons des traces dont nous ne savons pas à quoi elles peuvent servir. Quand des sociétés les conservent, d’autres monnayent leur carnet d’adresses à prix fort auprès d’autres sociétés du Web et aussi des entreprises à travers le monde entier.

Avec la multiplication des services virtuels, aucun internaute n’est en capacité d’éviter ce filtre d’informations. L’explosion du nombre des services qui racolent l’internaute a donné l’idée à Fred Cavazza de modéliser cette identité numérique. Il la représente sous la forme d’un puzzle de différentes facettes, qui va de l’expression à la consommation en passant par la connaissance et les avatars. Gérer son identité numérique veut dire surveiller l’utilisation de chacune de ces bribes d’information, estime-t-il. Car cet émiettement apparaît incontrôlable, et les données semées çà et là peuvent rester des années, voire être utilisées commercialement. Rien de très généreux. L’utilisation silencieuse des données personnelles sans la signifier explicitement à l’internaute pousse chacun à être prudent, et avant tout à réfléchir avant de se mettre en avant sur le Web. Qui sait comment, dans cinq ans, seront interprétées les phrases déposées aujourd’hui dans le feu de l’action sur un forum, les états d’âme lâchés sur son skyblog ou les photos de fête mises en ligne à destination des proches... Il est en effet de plus en plus courant pour de plus en plus de personnes qui « googlent » un individu pour prendre connaissance de son parcours, de ses idées, de ses centres d’intérêt, de ses loisirs... que ce soit un futur partenaire, collaborateur, client... Il est d’autant plus important alors de contrôler son image sur le Web.

Pour éviter que des recherches futures n’atterrissent sur des pans de passé qu’on l’on préfèrerait oublié, il vaut mieux préméditer le profil de soi-même qu’on souhaite voir exploiter, ou recourir à des « nettoyeurs de réputation ». Avec le Web 2.0, nous émettons notre propre identité. Ainsi d’OpenID, l’utilisateur crée un compte sur le site avec les spécifications qu’il souhaite et il lui est ensuite attribué une URL qui lui servira d’unique référent. L’identité d’une personne devient une URL, une piste à explorer qui peut mettre fin au morcellement d’identité dans le labyrinthe virtuel. Malgré tout, rien ne dit que ce soit une garantie suffisante pour protéger sa vie privée. Effectivement, ce droit élémentaire est détourné, voire complètement menacé par le simple fait de naviguer sur Internet.

Comme on l’a démontré précédemment, malgré les apparences, surfer sur Internet n’a rien d’une occupation discrète et anonyme. Rien qu’en utilisant un simple navigateur, l’internaute ne cesse de parsemer des informations sur ses activités. La première d’entre elles est l’adresse IP de son ordinateur. Combinaison de quatre numéros dont chacun peut aller de 0 à 255, elle permet d’identifier un utilisateur tout au long de sa session de surf. Une visibilité insupportable pour les membres du groupe Hacktivisimo qui, au nom des droits élémentaires de l’individu et de sa liberté à protéger sa vie privée, vient d’offrir aux internautes un moyen simple de surfer anonymement. Ils proposent de télécharger gratuitement un navigateur, Torpak, basé sur celui de la fondation Mozilla, Firefox, qui se charge de brouiller les pistes. Habituellement, lorsqu’un utilisateur se connecte sur un site, son adresse IP est communiquée. Le système Torpark permet de « tromper » les sites visités en changeant très régulièrement d’adresse IP grâce au réseau TOR. Ce réseau, soutenu par l’Electronic Frontier Foundation (EFF), permet de crypter les données échangées. Les communications rebondissent à travers un réseau de serveurs, assurant ainsi une protection contre les sites Web et les observateurs externes. La séance de surf terminé, il ne reste aucune trace des actions effectuées sur la machine utilisée. L’anonymat est préservé. L’absence de traçabilité permet, entre autres, d’empêcher la création de profil listant les habitudes et fréquentations des utilisateurs Web, compliquant de ce fait le tracking de la part des « voleurs de données ». Du côté de Mozilla, on salue l’initiative, tout en précisant que de telles fonctionnalités ne sont pas au programme des prochaines versions de Firefox. Nul doute que ce genre d’artifice risque de faire grincer quelques dents du côté des autorités. D’autant plus que ce navigateur, disponible très facilement, ne demande aucune installation et peut fonctionner à partir d’une simple clé USB. En effet, avec l’anonymat que suppose cet utilitaire, il deviendra vite un outil indispensable pour toute activité illégale (pédophilie, terrorisme etc.) sans craindre le poids de la surveillance électronique. Mais dans une société libre, faut-il permettre, au nom de la sécurité, l’interdiction d’un tel outil détruisant ainsi les droits inhérents à la liberté de l’individu ?

http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=17619
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