T’as bien fait d’en parler mon tit Py !
En effet Twin Peaks (sous titré « Qui a tué Laura Palmer ? ») est une excellente série tv, diffusée entre 1990 et 1991, réalisée par David Lynch et Mark Frost, et bien évidemment, comme dans tous les films de Lynch, une BO signée Angelo Badalamenti.
En faisant quelques recherches sur le net, le genre de la série serait un mélange de comédie, polar, drame, fantasy, horreur, suspense, romance, SF, Thriller (and more … disent-ils dans le communiqué de presse !).
C’est dire que cette série est inclassable et perso, je pense que Lynch l’a fait exprès… et puis j’avoue que j’aime à penser ça !
Dans notre société soi-disant bien organisée et bien droite, ne pas pouvoir classer l’inclassable, ça énerve toujours les gens !
J’adore ! Il y a 30 épisodes mais en fait si vous tombez sur le coffret (VHS à l’époque !), vous n’en compterez que 29.
L’épisode pilote est beaucoup plus long que les 29 autres, il est compté comme étant l’épisode 0.
A l’époque, il le vendait séparément du reste de la série.
J'ai eu vent que la série serait peut-être rééditée en DVD...
Des bruits de couloir en quelque sorte Dans une sitcom ou une série, ce que l’on appelle l’épisode pilote, une sorte de test auprès du public pour voir si ça peut éventuellement plaire, on l’appelle l’épisode 0, ce qui est en fait le 1er épisode pour nous spectateur.
Quand on arrive au milieu de la saison, généralement, ils tournent ce qu’on appelle un « cliffhanger » (littéralement « au bord du précipice ») => comprenez suspense/accroche… => un petit épisode bien ficelé avec tout plein d’intrigues qui commence mais qui ne se terminent pas et qui se termineront bé forcément au prochain épisode… dans un mois ou plus!
On crée donc une attente auprès du spectateur qui lui veut savoir la fin de l’intrique, normal !
Mais ça laisse également du temps pour les scénaristes pour créer de nouvelles intrigues. Car ça défile vite !
Pour corser le tout et pour essayer de faire preuve d’imagination, les scénaristes recoupent certaines séries entre elles, en prenant les personnages principaux et récurrents de chaque série respective.
Ça s’appelle un cross over.
Quand j’étais étudiante en ciné, nous portions tous un certain intérêt et une grande admiration pour Lynch (ce qui est d’ailleurs toujours le cas pour moi) et cet intérêt se portait surtout sur l’univers Twin Peaks. Nous qualifiions cette série de Soap Opera Fantastique…
Car des histoires de coucheries, y en a à la pelle dans ce truc bizarroïde, qui commence telle une intrigue policière mystérieuse, continue sur du féérico-démoniaque psychologique (le coup de la nana qui se fait des tringles à rideaux en coton pour pô k’ça fasse du bruit parce que sinon elle devient hystérique, si c’est pô de la déprime psycho-maniaque, ché pô s’ke c’est !), en passant par de nombreux adultères entre villageois et autres intrigues amoureuses pour finir par une tite gué-guerre sur les titres de propriété et autres histoires de fric !
Ne pensez pas que mes propos sont réducteurs, loin de là !
Je kiffe cette série et pour qui l’a découverte ou la découvrira, il restera, à mon humble avis, schotché sur la fin car il restera toujours une part de mystère.
Lynch a vraiment le don pour installer une ambiance particulière au sein de ses films…
Twin Peak, c’est en fait un puzzle que le spectateur doit reconstituer, mais pas au travers d’une seule est simple série.
Comme l’a dit Py, c’est aussi, un film, intitulé en VO « Twin Peaks, The fire walk with me » (comprenez, Le Feu marche avec moi).
En France, le film est sorti avec le sous titre « les 7 derniers jours de Laura Palmer », plus accrocheur apparemment…
Et comme son nom l’indique, il retrace les 7 derniers jours précédents la mort de l’héroïne pratiquement invisible du film (et ça, c’est quand même fort !) et tout ça à l’aide de son journal intime.
Ce film est aussi inclassable que la série mais il est également beaucoup plus violent et beaucoup plus étrange… quelque part dérangeant…
Une des scènes qui m’a le plus marquée, c’est celle où Laura rêve qu’elle se trouve dans une pièce carrelée de noir et de blanc tel un damier. Avec des grandes tentures de velours rouges (le velours est une matière récurrente chez Lynch confère « Blue Velvet ».
Jusque là, tout va bien, mais ce qui m’impressionne dans cette scène, c’est la manière dont elle est tournée.
Une pirouette du langage cinématographique qui est difficile à maîtriser, moi-même, je ne sais pas si je vais pouvoir être complètement claire dans mes explications !
Le récit avance dans le temps, c’est le temps du film, le temps du spectateur, mais le temps qui s’écoule pour les personnages s’écoule à l’envers, ça crée donc un décalage au niveau de l’histoire (le temps des personnages) qui s’inscrit dans le récit. Déroutant, non ?!
Si c’est pas clair, n’hésitez pô à demander ! Mais les mouvements sont « shootés » (comprenez « filmés ») à l’envers, et ça donne une drôle d’impression, car il est difficile de mettre une signification quelconque à cette scène !
Même quand les personnages parlent, la bande son est à l’envers, je peux vous dire que si vous êtes vraiment dans le film, ça fait une sensation (auditive) vraiment bizarre.
Un peu plus haut, je vous parlais du journal intime de Laura Palmer.
Pour essayer de comprendre, en partie, l’univers de Twin Peaks, je pense qu’il est nécessaire de lire ce journal.
Il existe vraiment ! Il a été retranscrit et en partie écrit par la fille de Lynch, Jennifer. Elle-même aussi torturée que son papounet, puisqu’elle a réalisé un film plus qu’étrange, « Boxing Helena ».
Synopsis : Femme fatale et provocante, Helena utilise ses charmes pour séduire les hommes et sa sexualité pour les humilier. Le chirurgien Nick Cavanaugh tombe désespérément amoureux d'elle, au point de la mutiler pour qu'elle ne lui échappe pas et pouvoir la posséder.
La nana termine quand même sans bras et sans jambe !
C’est assez gore !
Pour en revenir au journal de Laura, le livre est transcrit tel un vrai journal intime. Dans le film comme dans la série, il est indiqué que certaines pages du journal ont été arrachées ou laissées vides intentionnellement, c’est également indiqué dans le livre par une page blanche avec inscrit dessus « cette page du journal a été arrachée ».
ou un truc dans l’genre ! En tout cas, pour qui est curieux, ça se lit en quelques heures, quand on le commence, on le lâche plus !
Il me semble d’ailleurs qu’il est encore dispo…
Le journal secret de Laura Palmer
Auteur : Jennifer Chambers Lynch
Parution : 1991
Pour essayer de compléter la compréhension de l’ambiance Twin Peaks, il y a aussi un livre qui est sorti en sous le nom « Twin Peaks, une cartographie de l’inconscient » de Francis Valéry.
Un livre qui reprend la psychologie de certains personnages dans certains épisodes. Ça t’en apprend un tout tit peu plus… mais ça reste la vision d’une personne et donc sa propre compréhension de la chose avec sa propre approche.
Pour finir, il existe aussi les enregistrements (retranscrit en livre) des pensées de Dale Cooper (l’agent du FBI dans le film comme dans la série), sortes de confidences et autres réflexions sur l’enquête à Twin Peaks. Ces confidences, il les fait à sa secrétaire, Diane, personnage fantomatique du film (et de la série !) puisqu’il me semble qu’on ne la voit ni ne l’entend jamais !
Mais de ça, je ne pourrais pas vous en parler, puisque je ne les ai jamais entendues.
« Dale Cooper : ma vie, mes enregistrements » de Scott Frost.
Bon et puis voici mon avis sur la question…
Mais en fait, je ne sais pas si je devrais le donner cet avis, ça m’amènerait à révéler certains mystères…
Ça serait plus intéressant d‘en débattre ?!
A noter, tout de même, que l’on retrouve David Duchovny (Monsieur Fox Mulder, yes indeed !) en agent du FBI travesti s’appelant Denise !
(seulement dans la série)
Un truc de ouf j’vous dis ! Ce que j’apprécie chez Lynch :Sa capacité à faire des films complètement barrés, incompréhensibles et que le public apprécie cela !
Un des rares réales ricains à faire ce qu’il veut, y a qu’à voir ses films, on comprend tout d’suite !
Son sens artistique, pas toujours dans le compréhensif mais ce qui bien avec lui, c’est qu’il te laisse toujours une part de ta propre compréhension.
Je pense que c’est un souhait de sa part que le spectateur ne comprenne pas tout dans ses films, il aime laisser une grande part de mystère… et je trouve que ce n’est pas plus mal de pouvoir laisser libre court à l’imagination du spectateur…
Pourquoi vouloir toujours tout expliquer rationnellement, voilà ce qu’il semble nous dire.
et c’est comme ça que tu te retrouves à réfléchir sur un film pendant des années ! Voici une tite page web consacrée à la série.
Je l’ai survolée vite fait, mais je pense que ça doit être assez complet.
http://www.dunwich.org/tv/twinpeak/twinpeak.html